Alors que nombre de cas de COVID-19 augmente de jour en jour dans le monde entier, les entreprises sur plusieurs marchés verticaux, y compris le stationnement, éprouvent des difficultés financières, sans entrevoir la fin des restrictions de la vie publique. Étant donné que le monde avait pu observer la situation se développer dans un premier temps en Chine, ces difficultés auraient-elles pu être anticipées et évitées?
Lorsque les premiers cas ont été détectés en dehors de la Chine, les gouvernements de nombreux pays ont d’abord adopté une approche prudente, étape par étape, pour contenir le nombre des infections. Cependant, nous constatons à présent que ces mêmes pays sont dans une situation de confinement presque total, et enregistrent un grand nombre de nouveaux cas chaque jour. La question se pose naturellement de savoir si les gouvernements ont agi rapidement ou de manière suffisamment décisive pour informer plus clairement le public sur la manière et le moment où il pourrait voyager, travailler et se rencontrer.
Parkopedia analyse en permanence les informations en temps réel sur les comportements relatifs au stationnement, telles que les données des véhicules connectés et les taux d’occupation dans les parcs de stationnement du monde entier. Les effets de la pandémie ont été clairement visibles dans ces flux de données.
Au niveau européen, une comparaison instantanée des places de stationnement occupées avant et après le confinement montre des changements spectaculaires dans le taux d’occupation des parcs de stationnement en l’espace de quatre semaines. Par exemple, l’image suivante montre le nombre de véhicules qui ont démarré et terminé un trajet, sur deux périodes de 24 heures : Le mardi 3 mars, alors que la pandémie était encore à ses débuts dans de nombreux pays, et le mardi le 31 mars, alors que de nombreux pays avaient mis en place certaines mesures de confinement.
Comparaison de la densité des places de stationnement occupées en Europe : mardi 3 mars (G) par rapport au mardi 31 mars (D)
Plusieurs détails sont visibles ici : l’Espagne et l’Italie, deux des pays les plus durement touchés en Europe, sont presque totalement obscurcis, ce qui indique une forte adhésion aux restrictions de voyage. La France montre également une activité beaucoup plus réduite, tandis que le Royaume-Uni, où le confinement a été mis en place une semaine plus tard, montre encore des déplacements. En Allemagne, où un confinement national n’a pas encore été décrété, une activité relativement dense reste visible, même en Bavière où une interdiction de sortie a été imposée. En ce qui concerne la Scandinavie, on constate une différence entre Oslo et Stockholm : alors que dans la première de ces deux villes, le nombre de places de stationnement occupées a visiblement diminué, on ne voit pas beaucoup de différence à Stockholm, ce qui reflète la Politique suédoise largement répandue visant à s’abstenir de mettre en place des mesures draconiennes.
L’Italie est un pays qui a connu des taux de contamination particulièrement spectaculaires. Au départ, le gouvernement italien a uniquement imposé des restrictions de voyage dans certaines régions du nord du pays, comme pour la ville de Lodi près de Milan, Venise et la Lombardie. C’est là que nous avons vu la chute du taux d’occupation des places de stationnement, et ce déclin s’est accéléré lorsque l’ordre de confinement a été étendu au reste du pays.
D’autres marchés européens tels que l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni, et même l’État de Californie aux États-Unis, avaient initialement un taux d’occupation des places de stationnement plus soutenu après le premier cas signalé dans chaque pays. Dans chaque cas, cette situation a été suivie d’une chute plus spectaculaire à la suite de la déclaration de l’Organisation mondiale de la Santé que la COVID-19 avait atteint le stade de pandémie et aux interdictions de voyager mises en œuvre.
Cependant, bien que les taux d’occupation s’élèvent aujourd’hui à environ 20 % ou moins sur tous ces marchés, nous ne voyons cependant pas les taux d’occupation complètement réduits à 0 %. Bien qu’il puisse y avoir une petite quantité de stationnement résidentiel, les parkings analysés comprennent ceux situés à proximité des, ou ceux des centres hospitaliers et des centrales de transport. Nous devons donc supposer que ce sont les employés de première ligne qui continuent d’utiliser les parcs de stationnement, et non le grand public.
La Corée du Sud est une exception dans cette tendance mondiale. Malgré un taux de contamination initialement élevé à la fin du mois de février et au début du mois de mars, le nombre de nouveaux cas quotidiens de Corona virus est à présent remarquablement faible.
La réaction rapide du gouvernement sud-coréen face au virus, notamment des tests précoces et de fréquents rappels de santé publique, a permis au pays de continuer à fonctionner sans instaurer de confinement et les citoyens ont relativement pu exercer leurs activités quotidiennes habituelles. Ainsi, le stationnement n’a pas subi les mêmes effets dramatiques que dans les autres pays examinés, et le taux d’occupation moyen de 60 % a encore été atteint.
Nous ne savons actuellement pas si les restrictions de voyage et le confinement vont entraîner un changement permanent dans les comportements liés à la mobilité ; Uber et Lyft pourraient être moins populaires si le public a des craintes quant à l’utilisation du véhicule personnel d’autres personnes, de sorte que la tendance où la voiture privée était moins plébiscitée pourrait s’inverser.
Sans la perspective de la fin de la propagation de la COVID-19 en Europe et aux États-Unis, de nombreux prestataires de services de stationnement sont confrontés à un avenir financier incertain jusqu’à ce que la pandémie soit maîtrisée. Certains employeurs ont déjà commencé à mettre leurs employés au chômage partiel, et il est probable que cette situation se confirmera à moyen terme. À plus long terme, cela offre également l’occasion de mettre en place des modèles commerciaux de stationnement afin de favoriser une meilleure utilisation des ressources et une plus grande efficacité dans la gestion de ces ressources, y compris la numérisation de tous les processus dans leur ensemble. Une chose est sûre cependant, c’est que l’impact économique de la COVID-19 sera encore présent longtemps après que la maladie elle-même ait été éradiquée.